DELAGE (France) 1905-1954

 

 

Louis Delâge et les Automobiles

Louis Delâge et les Automobiles Né à Cognac en 1874, issu d'une famille très modeste, il sort ingénieur des Arts et Métiers d'Angers en 1893. Après avoir travaillé en Algérie, Louis travaille chez Peugeot à Levallois comme Chef d'Etude où il rencontre Augustin Legros, puis fonde sa propre marque en janvier 1905.
Il avait 31 Ans.
Solidement aidé au début par le marquis de Dion et ayant su s'entourer d'une excellente équipe de Gad'zarts comme lui (A. Legros), la diffusion de la marque DELAGE fut rapidement obtenue grâce à plusieurs facteurs :
1- de brillants résultats en course dès 1911, en 1914 la victoire aux 500 miles d'Indianapolis, et enfin, en 1927, avec la 1500 de l'Ingénieur Lory, DELAGE remporte toute les manches du Championnat du Monde de l'Automobile, le succès était complet. En 1926, Louis DELÂGE est, LE PREMIER CHAMPION DU MONDE DES CONSTRUCTEUR
2- une grande élégance de ligne s'appuyant sur une construction robuste ;
3- une publicité intelligente qui aida à faire connaître ces très belles voitures de grand luxe et de prestige français.
Pendant la grande guerre, Louis DELAGE travaille pour l'armée, mais dès 1921, sort les freins avant en série, puis en 1930, ce sont les prestigieuses 8 Cylindres et à partir de 1933 toutes les DELAGE sont munies de roues avant indépendantes. L'effectif de l'usine atteint alors 3.500 personnes. Mais une récession sur la voiture de luxe, s'ajoutant au trop grand effort financier imposé par l'important "Services Courses", contraint Louis Delâge à déposer son bilan en 1935 ; toutefois, le "patron" continue son activité après la reprise de la firme par DELAHAYE, et il y aura encore des DELAGE jusqu'au Salon de 1953.
Notamment la "3 Litres" qui fut elle aussi très brillante en course. Louis Delâge est mort en 1947, après une vie bien remplie et une activité prodigieuse dans le domaine des courses automobiles. Ce fut d'ailleurs une des causes de ses difficultés commerciales et de la fermeture des célèbres usines de Courbevoie. Il rencontra à la fin de sa vie le Père Brottier qui le ramena à la foi, pèlerin à pied, ou à bicyclette, à Lisieux et Lourdes, il s'éteignit à 70 ans (1944), ruiné mais heureux, "ayant tout possédé , puisqu'il avait tout perdu", comme il se plaisait à le dire.
Dès l'année 1955, quelques fidèles de la marque, anciens collaborateurs ou clients se groupèrent pour conserver le souvenir de Louis Delâge et de sa prestigieuse production automobile.

C'est de ce désir qu'est née : l'Association des Amis de Delâge fondée le 15 Janvier 1956.

 

Les Delage sont nées en janvier 1905 au 62 rue Chaptal à Levallois.

La toute première Delage fut une 9cv (type A) motorisée par un monocylindre de marque De Dion. Plus tard arriva un modèle quatre cylindres de 9 CV, puis une 12 CV et une six cylindres de 2588 CC. L'atelier d'assemblage est alors situé rue Cormeilles à Levallois. Delage, qui ne cessera de la faire, engage dès le début ses voitures dans les compétitions et obtient de bons résultats. Les commandes ne cessent d'augmenter. L'atelier devenant trop petit, Delage déménage et s'installe en 1907 rue Baudin toujours à Levallois.
Delage dispose alors dès 1908 de 4000 m2 d'atelier. Il remportera cette même année le Grand Prix de Dieppe de 500 km à 80 km/h de moyenne. Dès 1909, Delage fabrique ses propres moteurs. Michelat, grand spécialiste, rentre dans la société. François Repusseau construit les carrosseries. Après la crue de la Seine en 1910 qui inonde Paris et sa banlieue. Les ateliers sont inondés et se révèlent trop petit. C'est pourquoi l'usine déménage en 1912 à Courbevoie, boulevard de Verdun.
Le service commercial est installé 60 boulevard Pereire à Paris.
En 1911, les voitures Delage type X étudiées par l'ingénieur Michelat gagnent la Coupe de l'Auto à Boulogne. En 1913-1914, Louis Delage accentue son orientation sur la compétition et s'oriente vers la voiture de luxe avec des 6 cylindres. En 1914, la production s'arrête. Mais ce n'est pas avant la première guerre mondiale que Delage fit sa renommée. Après-guerre, sortent la DE puis la DI.la première des Delage la plus remarquée fut la CO de 1918 avec un six cylindres de 4524 CC 20 CV qui devint en 1921, la CO2 première voiture avec des freins à l'avant. C'est l'époque où Delage fait Paris-Nice en 16 heures à 67 km/h de moyenne. Les années 1920 virent de nombreux succès Delage en course. Les Delage les plus couronnées étaient une DI de 2121 CC et une GL de 5954 CC de 30 cv sortirent pour concurrencer Hispano-Suisa.
Puis, c'est une longue lignée de six cylindres comme la DM de 3174 CC et la DR de 2516 CC. Louis Delage qui pensent toujours à la compétition fait construire la 2LS et fait participer ses voitures aux épreuves sportives avec succès. Puis, il fait construire un 12 cylindres de 5 litres. A côté des compétitions, la production continue avec DI S puis DI SS. Dans les années 26, la DM, DMS, DMN sont équipés d'un 6 cylindres de 3 litres suivies des DR, D6 11 et D4. Toujours passionné de compétition, Louis Delage conçoit une 8 cylindres de 1500 cc avec l'ingénieur A. Lory.
Cette voiture va rafler tous les Grands Prix et Monsieur Delage devient Champion du Monde Des Constructeurs. 1929, Delage désire toujours de plus belles voitures. Delage conçoit une huit cylindres en ligne de 4061 CC, la D8 qui évolua en D8-S (sport). Les plus belles carrosseries habilleront ces châssis et Delage raflent tous les concours d"élégance. Mais la crise économique arrive et les difficultés de les vendre avec.
Louis Delage entreprend un vaste effort de renouveau technique, supporté par ses grand ingénieurs toujours aussi talentueux mais la situation commerciale et financière de la firme est durement ébranlée.
En 1932, arriva la D6-11 de 2101 CC et deux ans plus tard la nouvelle Delage huit cylindres : la D8-15 de 2768 CC. Les derniers modèles qui voient le jour à Courbevoie sont les D6-65, D8-85 et D8-105 et ce sera la fermeture de l'usine.
Quand Delage céda sa marque à Walter Watney, la production continue, après avoir obtenu de la société Delahaye la possibilité de construire des Delage dans son usine, avec la D8-100 de 4303 CC, la D8-120 et la D6-70 de 2729 CC. Après la guerre un modèle six cylindres 3 litres est sorti comme une Delage par Delahaye mais finalement le nom Delage disparu (1953).
Dès la fin de la production, un club est créé pour perpétuer l'image de la marque et fournir aux propriétaires de Delage un soutien logistique.

Louis Delage qui avait travaillé auparavant chez Turgan-Foy et chez Peugeot, commença modestement à produire un classique runabout (voiturette découverte), pourvu d'un moteur De Dion monocylindre, 6 1/2 CV, d'un entraînement par arbre ; cette voiture fut vendue en Angleterre sous le nom de Baby Friswell.
Dès 1906 Delage participa aux épreuves, gagnant une 2ème place à la Coupe des Voiturettes, suivie en 1908 par une victoire ie ayant un empattement de 3,35 m. Delage continua, avec succès, à participer aux courses, gagnant en 1909, la Coupe de l'Auto avec une 4 cyl. 3 l, dotée de soupapes horizontales et d'une boite 5 vitesses, la dernière étant surmultipliée. Les mêmes caractéristiques se retrouvaient sur les 6,3 l qui gagnèrent le Grand Prix du Mans en 1913 et la course des 500 Mile à Indianapolis en 1914, année où les Delage Grand Prix de 1914 avaient un 4,5 l, double arbre à cames, et des freins sur les 4 roues (mais pas de frein à main) . Durant la lère guerre, Delage produisit des munitions et put cependant faire les plans d'une 6 cyl. 4,5 l à course longue et à soupapes landiscutable avec une monocylindre équipée d'un moteur conçu par Causan. A cette époque les "touristes" Delage avaient encore un moteur De Dion qui fut remplacé, plus tard, par un 4 cyl. Ballot de petite cylindrée. Jusqu'en 1910, les modèles monocylindres 6, 8 et 9 CV figurèrent sur le catalogue. En 1909, la "12" de 1,4 l, jolie petite voiture, avait des cylindres coulés en un bloc, une boîte 3 vitesses et un réservoir à essence caréné monté sur le tablier ; avec une puissance accrue progressivement, elle fut fabriquée jusqu'en 1914. En 1910 elle avait été dotée d'un vilebrequin graissé sous pression et en 1911 parut une version 6 cyl., 2,5 l et 30ch, avec un frein à pied qui, de façon inhabituelle, commandait les roues arrière. En 1914, cette version fut pourvue d'une boîte à 4 vitesses et d'un équipement électrique, la version voiture de villtérales (le modèle CO) qui fut fabriquée en 1919 (avec des freins sur les 4 roues, mais toujours avec une culasse fixe) en même temps qu'une 4 cyl. de 3 l.
En 1921 le modèle CO devint le CO2 de 88ch, avec des soupapes en-tête, des culasses à 2 bougies et un double allumage par magnéto. Dans les années 1920, les Delage devinrent d'excellentes et rapides voitures de tourisme et de 1922 à 1927 la firme sortit, à grands frais, de brillantes voitures de course. Les premières furent les 6 cyl. Delage I et II très rapides, puis en 1923 apparut la V12, 10,7 l à soupapes en-tête, au volant de laquelle René Thomas battit le record du monde de vitesse à Arpajon l'année suivante, atteignant 230 km/h. Cette voiture se distingua longtemps dans de nombreuses courses en Angleterre. En 1924 Planchon conçut une V12 de formule GP 2 l, à 4 arbres à cames en-tête et d'une grande complexité - dans la version de 1925, avec 2 compresseurs, elle avait une puissance de 190 ch et elle gagna les Grands Prix de France et d'Espagne.
Le modèle de 1926-1927, également coûteux, conçu par Lory, avait 8 cyl. en ligne, 1,5 l, double arbre à cames, une boite à 5 vitesses et des compresseurs de différents type. A leurs débuts, elles avaient la réputation de chauffer, mais en 1927 elles devinrent imbattables et remportèrent 5 des plus importants Grands Prix. En 1936 aussi, R. J. B. Seaman dans la catégorie voiturette, fit une saison triomphale avec l'ancienne Delage (qui avait 9 ans) au volant de laquelle il parvint à vaincre E.R.A. et Maserati. En 1924, et dans les années suivantes, le modèle de tourisme qui garda la vedette fut la classique DI 4 cyl. 2,1 l, pourvue de soupapes en-tête, de freins sur les 4 roues, d'un allumage par magnéto (plus tard par batterie), d'une boîte 4 vitesses et d'un embrayage à un seul plateau.
Quant aux versions sport, avec pistons en aluminium, elles étaient très rapides. A la même époque, cette société offrit, pour concurrencer Hispano-Suiza, la grosse 6 l à arbre à cames en-tête, modèle GL ; caractéristiques inhabituelles, elle avait 2 pompes à huile, un châssis en X et des servofreins hydrauliques. Elle ne fut fabriquée que jusqu'en 1927. La DI fut abandonnée l'année d'après, Delage se spécialisant dans les 6 cyl. de moindre cylindrée : la DM 3,2 l, à soupapes en-tête, suivie par la DR à soupapes latérales de 2,2 ou 2 5 l, qui eut moins de succès. En 1929, au Salon de Paris fut exposée la première des grosses 8 en ligne, à course longue et à soupapes en-tête, avec un allumage par batterie, un refroidissement par pompe et par ventilateur et 4 vitesses.
Les différents empattements mesuraient de 3,30 m à 3,63 m et les carrosseries, peu confortables, étaient toutefois d'une extrême élégance. En 1931 fut ajoutée la D6 3 l, voiture semblable mais dotée de 6 cyl. En 1932 fut offerte la super-sport D8 : bien que sa carrosserie fût souvent trop lourde, elle détint, en classe internationale, le record des 12 heures, à la vitesse de 180 km/h.
La gamme devint plus compliquée en 1932, avec l'apparition de nouveaux modèles à course réduite, dont le premier, la D6 11, avait un moteur 6 cyl. 2,1 l, presque carré, la commande de soupapes de la D8, une suspension avant indépendante transversale, une boîte 3 vitesses silencieuse et une carrosserie conduite intérieure économique, en tôle emboutie. En 1934 sortirent une 8 en ligne (la D8 15) de 2,7 l et une 4 cyl. 1,5 l, les grosses D8 étant toujours fabriquées. En 1935 les Delage furent dotées d'une boîte synchronisée, de freins hydrauliques, d'un moteur presque carré 6 ou 8 cyl. et d'une suspension avant indépendante.
Mais Louis Delage fut contraint de céder ses actions à Delahaye et les Delage devinrent peu à peu des versions Delahaye un peu plus raffinées, fabriquées toutes deux dans la même usine.
Les 4 cyl. disparurent avec la peu connue D1 12 de 2;2 l, à freins mécaniques, de 1936. Le projet fut conçu en 1937 de produire des Delage en Angleterre mais il échoua. Jusqu'à la 2ème guerre la firme offrit la D6 70, 2,7 l et les 8 cyl. D8 100 et D8 120, 4,3 l, toutes avec des freins hydrauliques, une boîte Cotal et une suspension avant indépendante.
Elle gagna le Tourist Trophy en 1938 et fut seconde au Mans en 1939, année où les moteurs 6 et 8 cyl. devinrent plus puissants. Après la guerre apparut une 6 cyl. 3 l, mais peu furent fabriquées et après que Louveau et Jover aient gagné une 2ème place au Mans en 1949, cette marque devint à peu près ignorée.
En 1954 Delahaye, comme Delage, fut absorbé par Hotchkiss.


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